Le Rhône ne se contente pas de dessiner la carte de la France du nord au sud : à vélo, il devient une ligne de vie, un fil d’aventure qui relie montagnes abruptes et rivages baignés de soleil. Entre torrents alpins et plages méditerranéennes, le fleuve déroule un spectacle sans cesse renouvelé, invitant les cyclistes à effleurer l’histoire, la nature et l’énergie de ses rives. À chaque étape, une promesse : celle de paysages inattendus, de villes vibrantes, de haltes paisibles. Voici quelques tracés à ne pas manquer pour vivre ce voyage autrement.
La Via Rhôna
Difficile d’évoquer le Rhône à vélo sans saluer la Via Rhôna. Cet itinéraire cyclable le long du Rhône s’étire sur plus de 800 kilomètres, depuis les rives suisses du lac Léman jusqu’au bleu de la Méditerranée. Sur la route, l’alternance frappe : reliefs alpins encore enneigés, vignobles mythiques de la vallée, puis l’étendue sauvage de la Camargue. À chaque coup de pédale, la France change de visage, le décor ne cesse de surprendre. Que l’on soit tenté par une immersion totale ou par quelques tronçons choisis, la Via Rhôna donne le sentiment d’un vrai voyage, sans barrière, chaque cycliste peut choisir son rythme et sa distance. Les amateurs de grands crus trouveront leur bonheur sur la Côte-Rôtie, tandis que les amoureux de vastes espaces savourent la lumière singulière du delta.
La voie verte des Berges du Rhône
Au départ de Lyon, la voie verte des Berges du Rhône invite à filer plein sud sur 50 kilomètres de pistes calmement posées au bord de l’eau. Entre Lyon et Givors, le parcours traverse d’anciennes friches industrielles réinventées, sillonne des coins de nature et s’attarde auprès de villages où le temps ralentit. Sur ce tronçon, le fleuve joue à l’équilibriste entre héritage collectif et renouveau, offrant une pause vivifiante à qui veut s’aérer pour une journée ou s’aventurer un peu plus loin.
Ce parcours est une belle option pour les familles ou pour une coupure citadine. Parmi les haltes recommandées se trouve le parc de Miribel-Jonage : il s’étend au bord de l’eau, vaste et préservé, propice à la sieste comme au pique-nique. Les infrastructures, récentes et pensées pour tous, facilitent la progression : passerelles, coins repos, panneaux d’info, tout est réuni pour un cheminement paisible quel que soit l’âge ou l’expérience sur deux roues.
Le long de la Saône au cœur de Lyon
Avant de plonger vers le Rhône, pédaler le long de la Saône permet d’explorer une facette unique de Lyon, cette ville façonnée par deux fleuves. L’itinéraire démarre à Vaise, longe la colline de Fourvière, traverse le quartier du Vieux Lyon et file jusqu’au musée des Confluences. L’histoire s’affiche dans chaque pont, chaque quai, chaque façade, ici, l’architecture raconte tout autant que le fleuve. On découvre la ville différemment, propulsé par la douceur du courant et le relief des pavés.
Ce tronçon urbain touche autant les curieux avides de culture que les cyclistes du dimanche. S’arrêter en terrasse, traverser un parc en bord d’eau ou explorer une traboule : on alterne rythme sportif et pauses contemplatives. C’est une balade qui révèle l’âme lyonnaise de façon intime, loin des clichés, offrant un autre tempo, autant à la ville qu’à ceux qui la parcourent.
Le circuit Perrache, Confluence
Pour une boucle courte mais dense, cap sur le circuit Perrache, Confluence. Pas besoin d’ultra-endurance : sur dix kilomètres à peine, ce trajet traverse deux mondes côte à côte. Perrache regarde vers le passé industriel, et soudain, on bascule dans la Confluence et sa modernité éclatante. Tout au long de la rive, l’œil suit les berges remaniées, les bâtiments contemporains et une ville qui n’a pas peur de se réinventer à partir de l’eau.
Ici, la promenade devient un manifeste urbain : l’espace se partage, les pistes cyclables sont larges, pensées pour rendre chaque trajet fluide et sûr. Parfois, il suffit d’une heure en selle pour mesurer la capacité de Lyon à transformer ses berges autrefois négligées en lieux de vie animés. Et à la fin du circuit, impossible de rester indifférent à la lumière du soir sur le Rhône, ni à l’appel du prochain itinéraire à découvrir.

