L’hydrogène naturel, mythe ou réalité dans notre environnement ?

L’hydrogène naturel n’est pas une idée farfelue ni un rêve d’ingénieur. Il jaillit, parfois littéralement, du sous-sol africain sous forme de geysers, forçant la porte d’un débat bien réel : et si notre planète recelait une ressource énergétique méconnue, capable de bouleverser la donne ? Ce phénomène, encore marginal dans le paysage énergétique mondial, intrigue les scientifiques, interroge les industriels et pourrait, demain, modifier l’équation énergétique de plusieurs continents.

Qu’est-ce que l’hydrogène naturel ?

Sur le papier, rien de plus élémentaire : l’hydrogène occupe la première place dans le grand tableau de Mendeleïev et compose la matière à l’échelle stellaire. Mais sur Terre, il se cache, souvent associé à d’autres éléments. Pourtant, la nature n’a pas tout verrouillé : des réserves d’hydrogène natif, surnommé « hydrogène blanc », ont récemment été identifiées, que ce soit en Afrique ou en Europe.

Si l’hydrogène fait rêver les énergies propres, c’est aussi pour sa capacité à stocker et à transporter l’énergie. L’hydrogène naturel, dihydrogène pour les puristes, soit deux atomes d’hydrogène liés, ne sort plus seulement des laboratoires : il s’invite dans le débat public et industriel. Les découvertes de gisements en Afrique ou en Lorraine, à mille lieues des sites industriels classiques, témoignent de l’intérêt croissant pour cette ressource.

Pour mieux comprendre les notions clés, voici les principales définitions à retenir :

  • Hydrogène : atome le plus répandu de l’univers, dont le potentiel énergétique attire l’attention.
  • Dihydrogène : molécule formée de deux atomes d’hydrogène, utilisée comme vecteur d’énergie.

Ces récentes découvertes de gisements d’« hydrogène blanc » offrent une perspective nouvelle à la transition énergétique. Entre sa capacité à être stocké sous différentes formes et ses applications industrielles variées, l’hydrogène naturel se positionne comme une alternative à surveiller de près.

Les sources d’hydrogène naturel

La Terre regorge d’hydrogène, mais rarement à l’état pur. On le trouve dans l’eau (H2O), les hydrocarbures et la biomasse. Certes, extraire l’hydrogène des hydrocarbures ou de la biomasse reste une technique classique, mais elle n’est pas sans conséquences pour l’environnement. L’électrolyse de l’eau, quant à elle, représente une alternative plus propre, à condition d’utiliser une électricité vraiment verte, ce qui reste coûteux et complexe à grande échelle.

Pour mieux situer les différentes origines de l’hydrogène naturel, voici les principales sources identifiées par la recherche :

  • Eau : production d’hydrogène via électrolyse, notamment à partir de ressources renouvelables.
  • Hydrocarbures : présence d’hydrogène exploitable dans les composés fossiles.
  • Biomasse : libération d’hydrogène lors de la décomposition de matières organiques.
  • Microalgues et bactéries : production d’hydrogène sous l’action d’enzymes appelées hydrogénases.

Les récentes avancées sur les gisements naturels, comme ceux de Lorraine ou du Mali avec l’entreprise Hydroma, prouvent que l’hydrogène natif n’est plus un simple objet de laboratoire. Les biotechnologies, elles, ouvrent une nouvelle voie : microalgues et bactéries pourraient, à terme, produire de l’hydrogène de façon durable et renouvelable, avec un impact environnemental limité. L’innovation dans ces domaines laisse espérer des solutions plus écologiques pour répondre à la demande énergétique de demain.

Les avantages et inconvénients de l’hydrogène naturel

L’hydrogène naturel, ou « blanc », arrive avec son lot d’atouts. Non toxique, non corrosif, non polluant : il coche de nombreuses cases recherchées par qui veut en finir avec les énergies fossiles. Utilisé comme carburant, il ne dégage aucun gaz à effet de serre, ce qui en fait un allié potentiel pour la transition énergétique.

Mais le tableau n’est pas parfait. L’hydrogène est aussi hautement inflammable, voire explosif dans certaines circonstances. Cela suppose des procédures strictes pour son stockage et son acheminement. Autre frein : la découverte et l’exploitation de gisements naturels restent onéreuses et peu répandues, ce qui limite pour l’instant son développement à grande échelle.

Avantages Inconvénients
Non toxique Inflammable
Non corrosif Explosif
Non polluant Coût élevé d’exploitation

Les perspectives sont pourtant vastes. L’hydrogène naturel pourrait transformer l’industrie lourde, la mobilité ou l’aviation. On pense aux piles à combustible, aux carburants de synthèse, au stockage d’énergie. Mais pour passer de la promesse à la réalité, il faudra investir dans la recherche, développer des infrastructures adaptées et garantir la sécurité sur toute la chaîne de valeur.

hydrogène naturel

Les perspectives d’exploitation de l’hydrogène naturel

Le potentiel d’exploitation de l’hydrogène naturel suscite l’intérêt des industriels et des pouvoirs publics. En France, des permis d’exploration ont été octroyés en Lorraine et dans les Pyrénées-Atlantiques. Au Mali, à Bourakébougou, la société Hydroma extrait déjà ce gaz du sous-sol et prouve que le modèle est viable.

Dans l’industrie lourde, l’hydrogène pourrait remplacer le charbon de coke dans la sidérurgie, réduire les émissions liées à la production de ciment ou encore servir dans la fabrication de verre et de métaux. Ces secteurs, traditionnellement gourmands en énergie fossile, pourraient ainsi entamer une mue écologique.

Voici quelques exemples concrets d’applications industrielles où l’hydrogène naturel pourrait faire la différence :

  • Dans la sidérurgie, comme substitut au charbon pour produire de l’acier moins carboné.
  • Dans la fabrication de ciment, afin de limiter l’empreinte carbone du secteur.
  • Pour la production de verre et de métaux, permettant de rendre ces industries plus propres.

Le secteur des transports n’est pas en reste : bus, trains, camions, navires et même avions pourraient rouler ou voler à l’hydrogène. Les piles à combustible ouvrent la voie à une mobilité décarbonée, tandis que les carburants de synthèse et les solutions de stockage (LOHC, ammoniac, méthanol, diméthyléther, toluène) élargissent encore le champ des possibles.

Reste à franchir le cap : renforcer la recherche, améliorer les technologies de stockage et de transport, bâtir des infrastructures sûres et rentables. L’hydrogène naturel a tous les atouts pour s’imposer, à condition de surmonter les défis liés à sa collecte et à son acheminement. Demain, nos industries et nos moyens de transport pourraient bien faire rimer énergie et sobriété grâce à cette ressource que la Terre met à portée de main, pour qui saura la saisir.